Réflexions.

Désir et beauté.

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Clairement, la beauté n'est pas nécessairement inhérente à l'objet de notre perception. Cela dépend de notre façon de le regarder. Si nous le regardons avec avidité ou désir, alors nous le voyons en termes d'attrait sensoriel ou sensuel. Si nous le regardons en le contemplant, avec metta, alors nous voyons quelque chose de très différent, quelque chose qui a de la beauté.  Le Bouddha remarque plus d'une fois dans les écritures en pâli que l'un des signes, l'une des caractérisitiques de la metta est le fait de voir les choses avec beauté, avec shubha. On ne voit pas l'attrait sensuel mais la pure beauté en tout, parce qu'il s'agit d'une attention désintéressée.

Schopenhauer a mis l'accent sur cette caractéristique de l'appréciation esthétique : elle se réjouit de son objet en lui-même, sans aucun désir d'en faire usage. Ce qu'il appelle la volonté, une « puissante force d'aspiration », est temporairement suspendue. Si vous trouvez ce que vous voyez attirant, vous voudrez probablement vous en saisir pour votre propre plaisir, mais si vous le trouvez esthétiquement beau, vous voudrez juste rester là à le contempler, à vous y abandonner, à vous y absorber. La contemplation esthétique est donc non seulement désintéressée mais aussi, en un sens, impersonnelle. Vous vous perdez dans l'objet, oubliant votre propre intérêt. C'est ainsi l'équivalent de l'expérience du premier dhyâna, le premier niveau d'absorption méditative.

'Living Ethically', © Sangharakshita, 2009, traduction © Centre bouddhiste Triratna, 2009.

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  1. L'inspiration artistique.
  2. Nietzsche, le Zen, et l'éveil soudain.
  3. Les limites de la raison.
  4. Les limites de l'espace et du temps.
  5. L'immortalité et le suicide.
  6. Désir et beauté.
  7. Connaître les autres.
  8. Droits et devoirs.