Comment appelle-t-on un homme doté d'une force d'esprit infrangible, d'une vision parfaitement claire, d'une bienveillance universelle et sans limites ? On l'appelle un bouddha.
L'homme qui devint le Bouddha naquit sous le nom de Siddhartha Gautama, dans le nord de l'Inde, il y a plus de deux mille cinq cents ans. De naissance princière au sein d'un clan de guerriers, il se maria et eut un fils.
Bien qu'il ait vécu dans le plaisir, le luxe et l'aisance, il ne cessait d'éprouver une profonde insatisfaction, et une nuit, alors qu'il était dans sa trentième année, après un dernier regard à son épouse et à son fils endormis, il se glissa silencieusement hors du palais. Chevauchant son coursier, il atteignit les frontières de son royaume, se coupa les cheveux et la barbe, et revêtit la robe safran d'un ascète errant. Il vécut d'abord sous l'autorité de maîtres de l'époque, puis forma avec cinq autres disciples son propre groupe. Il acquit une certaine renommée dans la pratique des austérités, mais après avoir mené cette vie pendant six ans, il conclut qu'il était encore loin de pouvoir transcender, ou comprendre, la condition humaine. Il partit alors dans la forêt, seul. Là, il demeura, avec une détermination renouvelée, développant la concentration par la pratique de la méditation.
La nuit de la pleine lune de mai, alors qu'il était assis absorbé dans la contemplation de sa respiration, ayant rendu son esprit clair et malléable, il le dirigea sur la question de la souffrance. Comme il pénétrait en esprit au cœur de ce sujet, s'élevèrent en lui la connaissance, la vision et la lumière. Il avait atteint l'éveil total et parfait. Il avait extirpé en lui l'avidité, la haine et l'ignorance. Il avait surmonté la souffrance sous toutes ses formes.
Par compassion pour le monde souffrant, il passa le reste de sa vie à enseigner les moyens par lesquels d'autres peuvent à leur tour réaliser cette expérience. Ce que nous appelons aujourd'hui le bouddhisme, sous toutes ses différentes formes culturelles, est l'héritage de cet enseignement.