Dans tout le Tibet et dans les régions adjacentes, en particulier himalayennes, la roue de la vie est dessinée sur les murs des temples et des monastères, ainsi que sur des rouleaux peints. Mais la roue de la vie n'est pas une peinture. C'est quelque chose de très différent. Je vais donc vous demander de regarder à nouveau la roue de la vie, et de ne pas seulement la regarder, mais de regarder dedans, car la roue de la vie est en fait un miroir. La roue de la vie est un miroir dans lequel nous nous voyons.
Nous pourrions même dire que la roue de la vie est faite non pas de quatre cercles concentriques, mais de quatre miroirs, chacun d'entre eux étant plus grand que le précédent. Ou bien nous pourrions dire que nous nous regardons quatre fois dans le miroir, et à chaque fois que nous regardons, nous voyons une plus grande part de nous-même. La roue de la vie est un miroir magique, voire une boule de cristal dans laquelle nous pouvons regarder. Regardons donc maintenant dans ce miroir, dans cette boule de cristal. Et regardons-y non pas quatre fois, mais autant de fois qu'il sera nécessaire, et ayons le courage de nous y voir.
La première fois où nous regardons dans le miroir, nous voyons trois animaux : un coq, un serpent et un cochon. On nous enseigne, généralement, qu'ils représentent les « trois poisons mentaux » de l'avidité, de l'aversion et de l'ignorance et que ceux-ci sont présents dans notre cœur. Mais avec ceci, si j'ose dire, nous nous en tirons à trop bon compte. Cette sorte d'explication représente une forme de rationalisation défensive. C'est, après tout, un choc beaucoup plus grand lorsque nous regardons dans le miroir et voyons, réellement, non pas le visage présumé humain auquel nous nous attendions mais la tête d'un oiseau (un coq), la tête d'un reptile (un serpent) et la tête d'un animal (un cochon). Dans le miroir, c'est tout ce que nous voyons. C'est nous. En d'autres termes, nous avons une expérience directe de notre propre nature animale : nous ne sommes qu'un animal, qu'une bête même. Nous voyons que nous ne sommes pas aussi humain, pas aussi civilisé que nous l'avions pensé. Cette réalisation est le début de la vie spirituelle. Nous nous voyons tel que nous sommes vraiment, au plus profond de nous-même. Nous nous voyons tel que nous sommes, nous nous acceptons tel que nous sommes, et nous partons de là.
Partir de là signifie pour commencer regarder une seconde fois dans le miroir, après avoir récupéré de notre premier regard. Cette fois-ci, en y regardant, nous voyons deux chemins. Un chemin monte, l'autre descend. Un chemin est blanc, l'autre est noir. En d'autres termes, nous voyons que nous sommes face à une alternative : monter ou descendre, évoluer ou régresser. C'est aussi simple que cela, et le choix est devant nous. Le choix est devant nous à toutes les minutes de la journée : dans toutes les situations dans lesquelles nous nous trouvons, nous devons décider si nous allons monter ou descendre, si nous allons suivre le chemin blanc ou le chemin noir. C'est à nous de décider.
Supposons qu'après y avoir bien réfléchi nous décidions de monter, de suivre le chemin blanc, d'évoluer. Alors apparaît la question suivante : que devons-nous faire pour évoluer ? De quoi est fait le prochain pas ? La nature du prochain pas dépend de là où nous sommes à présent. Pour savoir où nous sommes à présent, regardons une troisième fois dans le miroir.
Parfois, lorsque nous regardons dans le miroir, cette troisième fois, nous voyons un visage heureux, souriant et joyeux : nous voyons le visage d'un dieu. Parfois nous voyons un visage agressif, en colère : le visage d'un titan. Parfois nous voyons un visage famélique, les yeux vides, la bouche pincée et l'expression insatisfaite : le visage d'un esprit affamé. En d'autres occasions nous voyons un visage malheureux, misérable, voire tourmenté : le visage d'une personne en enfer. Parfois encore, quand nous regardons, nous voyons une tête avec un long museau, ou des moustaches, ou de grandes dents affilées : la tête d'un animal. Parfois quand nous regardons dans le miroir nous ne voyons qu'un visage humain ordinaire. Mais quel que soit ce que nous voyons dans le miroir, à n'importe quel moment, c'est nous-même que nous voyons.
Les six segments qui forment le troisième cercle de la roue de la vie peuvent être vus comme six mondes, six véritables royaumes d'existence : les royaumes des dieux, des titans, des esprits affamés, des êtres en enfer, des animaux et des humains. Les êtres vivants renaissent dans un royaume particulier en résultat de leur karma, et vivent dans ce royaume jusqu'à ce que leur karma soit épuisé. C'est très vrai, mais ce n'est que la moitié de la vérité. Les six segments du troisième cercle représentent aussi six états d'esprit dont nous pouvons faire l'expérience ici et maintenant, durant notre présente existence humaine. Parfois, nous faisons si fort l'expérience de ces états d'esprit que pour un moment nous semblons vraiment vivre dans un autre monde : au ciel, ou en enfer, ou parmi les esprits affamés, etc. En d'autres termes, nous en faisons presque l'expérience en tant qu'état d'être plutôt qu'en tant qu'état d'esprit. Regardons donc chacun de ces mondes sous cette lumière : en tant qu'états d'être ou d'esprit, plutôt qu'en tant que mondes d'existence.
Tout d'abord, le monde des dieux. Le monde des dieux représente un état d'esprit heureux, plaisant, un état de relaxation, de contentement, de repos. C'est un état dans lequel tout se passe très bien, un état dans lequel il n'y a ni obstacle, ni difficulté, ni problème. C'est aussi un état d'expérience esthétique. C'est même l'état de méditation, dans le sens limité du terme (la méditation en tant qu'expérience d'états de conscience élevés, mais ne donnant pas d'accès direct au transcendant).
Deuxièmement, le monde des asuras, ou titans. C'est un état d'esprit agressif, compétitif. Il y a là beaucoup d'énergie, peut-être trop d'énergie, entièrement tournée vers l'extérieur. Il y a de l'agitation, de la suspicion, de la jalousie. Dans la roue de la vie, les asuras sont représentés en lutte contre les dieux pour la possession de l'arbre-qui-exauce-les-souhaits. Cet état d'esprit est donc celui qui court sans fin après la richesse matérielle, qui court, si l'on peut dire, après un niveau de vie toujours plus élevé, après un salaire toujours plus élevé, et ainsi de suite. C'est un état d'égoïsme sûr de soi : on veut toujours être meilleur que les autres, ou d'une façon ou d'une autre être supérieur aux autres. C'est un état dans lequel on veut même contrôler les autres, exercer un pouvoir sur les autres, les dominer.
Troisièmement, le monde des pretas, ou esprits affamés. C'est l'état de désir névrotique. Le désir est névrotique lorsqu'il attend d'un objet soit plus que ce que par sa nature l'objet peut apporter, soit, même, quelque chose de très différent de ce que l'objet peut apporter. Prenons l'exemple du désir névrotique de nourriture. Les gens, parfois, avalent de grandes quantités de nourriture, généralement sucrée. Très souvent, ce n'est pas réellement de la nourriture qu'ils veulent. Ils veulent quelque chose d'autre. La nourriture, dans ce cas, est un substitut pour quelque chose d'autre. Les psychologues nous disent que les gens qui consomment sans nécessité de grandes quantités de nourriture pour des raisons psychologiques ont en réalité besoin d'affection. Le désir névrotique est très souvent présent dans les relations personnelles, et en particulier dans les relations personnelles les plus intimes. Dans quelques cas, il y est tellement présent que la relation ressemble à celle d'un esprit affamé essayant d'en dévorer un autre.
Quatrièmement, le monde des êtres tourmentés, des êtres en enfer. C'est l'état de souffrance mentale aiguë, de frustration nerveuse, de dépression nerveuse. De façon ultime c'est même l'état de folie. Cet état d'esprit naît de diverses manières. Il peut, par exemple, être causé par une frustration longue et continue d'impulsions humaines naturelles, ou par un deuil soudain et inattendu, ou par des conflits mentaux inconscients. Quelle qu'en soit la cause particulière, il aboutit à un état de souffrance mentale intense. C'est l'état représenté par les êtres en enfer.
Cinquièmement, le monde des animaux. C'est l'état de complaisance dans des purs plaisirs des sens. Dans cet état, on n'est intéressé que par la nourriture, le sexe et le simple confort matériel. Quand nos propres désirs pour ces choses sont satisfaits, on est assez gentil, assez docile même, mais quand ils sont frustrés on devient dangereux, comme un animal sauvage.
Sixièmement, le monde des hommes. C'est l'état de conscience spécifiquement humain. Cet état de conscience n'est ni extatique ni tourmenté, ni férocement compétitif ni bêtement sensuel, ni non plus plein de désir névrotique. Dans cet état nous sommes conscient de nous-même et des autres. Dans cet état nous satisfaisons de façon raisonnable les besoins objectifs humains, tout en sachant qu'ils ont leurs limitations. Dans cet état nous nous vouons au développement spirituel. C'est l'état véritablement humain, mais c'est un état dont la plupart des « êtres humains » ne font l'expérience que de façon intermittente, si tant est qu'ils la fassent jamais.
Si nous voulions résumer ceci d'une manière quelque peu épigrammatique, nous pourrions dire que le monde des dieux est égal au monde de l'appréciation esthétique élevée (qu'elle soit atteinte par les arts ou par la méditation), que le monde des titans est égal au monde de la politique, des affaires et du syndicalisme, que le monde des êtres affamés est égal au monde de la romance ou des relations personnelles symbiotiques, que le monde des êtres tourmentés est égal au monde de la maladie mentale, et que le monde des hommes est égal au monde des êtres humains véritables, menant une vie véritablement humaine.
Dans des représentations de la roue de la vie, six bouddhas apparaissent dans les six mondes, un bouddha dans chaque monde. Ces bouddhas, selon l'enseignement bouddhique tibétain, sont tous des manifestations du bodhisattva Avalokiteshvara. Avalokiteshvara est le bodhisattva qui incarne l'aspect de compassion de l'expérience de l'Éveil. Chacun de ces six bouddhas, chacune de ces six manifestations d'Avalokiteshvara, tient un objet particulier. L'objet particulier que tient chaque bouddha est quelque chose dont ont besoin les êtres du monde dans lequel il apparaît. On pourrait aussi dire que cet objet indique le prochain pas que doit faire une personne étant dans un certain état d'esprit.
Dans le monde des dieux apparaît un bouddha blanc. L'objet qu'il tient est un vina, un luth, avec lequel il joue la mélodie de l'impermanence. Ceci signifie que lorsque nous sommes dans un état d'appréciation esthétique, la prochaine étape est de nous rappeler qu'elle ne dure pas. Nous devons nous rappeler que de telles appréciations esthétiques, aussi grandes soient-elles, ne doivent pas être confondues avec le bonheur suprême du nirvana : quoique pour le moment les choses semblent aller bien, quoique nous semblions être heureux, satisfait, content, joyeux, ravi, nous n'avons pas encore atteint le nirvana. Le nirvana est en fait toujours loin de nous.
Ceci nous amène à un point sur lequel la tradition bouddhique insiste beaucoup. Ce point est que le bonheur prolongé peut être spirituellement dangereux, voire désastreux. Si nous sommes tout le temps heureux, si nous obtenons toujours ce que nous voulons, si nous n'avons jamais aucun problème, alors nous avons tendance à devenir auto-satisfait, content de nous, voire insouciant et inattentif ; nous avons tendance à oublier que nous sommes mortel, que la vie est courte, que le temps est précieux. Ceci s'applique à l'appréciation des arts et même à l'appréciation de l'expérience hautement esthétique de la méditation elle-même (la méditation dans le sens étroit du terme). Nous devons si l'on peut dire continuer à progresser vers l'expérience du transcendant, même lors des moments les plus élevés - ici esthétiques - de notre expérience mondaine.
Incidemment, il est intéressant de remarquer que, dans le royaume des dieux, le bouddha n'est pas en train de faire un discours sur l'impermanence, mais plutôt qu'il est en train de jouer la mélodie de l'impermanence sur un luth. Les dieux (ou les personnes dans l'état d'esprit des dieux) sont dans un état de haute expérience esthétique qui, bien qu'étant, il faut l'admettre, un état élevé, est néanmoins un état quelque peu auto-satisfait et suffisant. Le bouddha blanc les éveille à des vérités et à des réalités transcendantes plus élevées : la mélodie de l'impermanence communique réellement le message de l'impermanence. Mais il ne le fait pas à l'aide d'un moyen philosophique, religieux ou intellectuel : il le fait à l'aide d'un moyen artistique.
Dans le monde des asuras se tient un bouddha vert, brandissant une épée enflammée. Cette épée est l'épée de la sagesse transcendante. Ceci signifie que lorsque nous sommes dans un état de compétition et d'agressivité, l'étape suivante est le développement d'une vision pénétrante intellectuelle de la Vérité et de la Réalité.
Ceci nous amène à un point intéressant, qui est brièvement discuté par Edward Conze dans un essai intitulé Haine, amour et sagesse parfaite. L'asura, le titan, l'ennemi des dieux, est dominé par la haine. Selon la tradition bouddhique, la haine a une affinité avec la sagesse ou, plutôt, la sagesse a une affinité avec la haine. Si vous avez beaucoup de colère et de haine, vous pouvez, aussi étrange que cela puisse paraître, développer assez facilement la sagesse (ce n'est pas la sagesse dans le sens ordinaire de la connaissance intellectuelle, mais la sagesse dans le sens de la pénétration intellectuelle dans la vérité et dans la réalité, qui est une expérience spirituelle). La caractéristique de la haine est qu'elle cherche à détruire l'objet haï. Si, réellement, vous haïssez une chose, vous voulez la détruire, l'écraser ; si, réellement, vous haïssez une personne, vous voulez l'annihiler, en finir avec elle, faire le vide là où elle se tient ! Peut-être ne reconnaîtrez-vous pas toujours cela, mais c'est parfois ce que vous aimeriez faire à quelque chose ou à quelqu'un que vous haïssez. La caractéristique de la haine est de détruire et de tuer, au sens le plus large du terme. La caractéristique ou la fonction de la sagesse transcendante est aussi de détruire et de tuer. La sagesse transcendante cherche à détruire tout ce qui est non réel ou illusoire ; elle cherche à briser tout ce qui est sur son chemin, tout ce qui n'est pas la réalité, n'est pas la vérité, n'est pas la bouddhéité (la sagesse transcendante est symbolisée par la foudre, car il est dit que la foudre est la chose la plus puissante de l'univers, capable de détruire tout obstacle. Le Vajracchedika prajña paramita sûtra, le célèbre Soûtra du Diamant, est littéralement le discours sur la Perfection de la sagesse qui coupe comme la foudre, ou comme le diamant). C'est par cette caractéristique commune de destruction, dans un cas défavorable et dans l'autre cas hautement favorable, que nous trouvons cette affinité entre haine et sagesse transcendante.
Nous voyons en fait que les gens au tempérament coléreux ont souvent un intellect bien développé, pour ne pas dire très développé. Je dois très franchement dire que j'ai remarqué cela chez les savants orientalistes spécialisés dans l'étude du pâli, du sanskrit, du tibétain, du chinois et du japonais. De tels savants, qui sont souvent spécialisés dans les études bouddhiques et écrivent, d'un point de vue érudit, beaucoup de choses concernant l'amour, la méditation, les expériences spirituelles élevées, etc., ont presque toujours mauvais caractère et sont prêts à se quereller, en particulier entre eux.
Il semble que la très grande énergie que l'on trouve dans la haine puisse être détournée dans des canaux purement intellectuels, et utilisée pour la découverte et la réalisation de la vérité. La personne de type asura peut non seulement lutter contre les dieux, mais elle peut, si l'on peut dire, lutter contre la vérité elle-même et la conquérir, au moins sous une approche intellectuelle. Et elle peut faire ceci plus efficacement que d'autres personnes avec qui il est peut-être plus facile de s'entendre.
Dans le monde des pretas, des esprits affamés, se tient un bouddha rouge. Il arrose les esprits affamés de nourriture et de boisson qu'ils peuvent réellement consommer. Ceci signifie que lorsque nous sommes dans un état de désir névrotique, le prochain pas à faire est de retourner à l'objectivité, qui est aussi retourner au présent. Nous devons voir ce que l'objet désiré est réellement capable de nous donner, et ce qu'il ne peut pas nous donner. Nous devons voir ce que nous désirons réellement : s'agit-il réellement ou non de l'objet désiré ? Nous devons voir d'où vient le désir. Finalement nous devons soit donner au désir sa véritable satisfaction, soit simplement le faire disparaître.
Dans le monde des êtres tourmentés se tient un bouddha couleur de fumée. Il régale les êtres en enfer d'amrita, de nectar, d'ambroisie. Ceci a deux significations qui sont un peu contradictoires. Une signification est bien plus profonde que l'autre. La signification la moins profonde est que lorsque nous sommes dans un état de souffrance intense, et en particulier de souffrance mentale, le prochain pas est de trouver un repos hors de cette souffrance : nous devons trouver une forme de détente, de relaxation. Pour beaucoup de gens c'est ce qu'ils peuvent faire de mieux dans ces circonstances ; très souvent, quand les gens sont dans un état d'intense souffrance mentale, la seule chose à laquelle ils peuvent penser est un répit.
La signification plus profonde, qui est meilleure et constitue un plus grand défi, est liée au mot amrita. Amrita est souvent traduit par nectar ou ambroisie, mais dans de nombreux textes bouddhiques c'est aussi un synonyme de nirvana. Le nirvana est souvent décrit comme l'amritapada (en pâli : amatapada), l'état sans mort ou éternel, l'état d'ambroisie. Le bouddha couleur de fumée donne aux êtres en enfer non seulement l'ambroisie, mais le nirvana. Ceci signifie que lorsque nous sommes dans un état de souffrance intense, la prochaine étape est l'atteinte du nirvana. C'est comme si nous ne pouvions rien faire d'autre de notre souffrance que d'aller, si l'on peut dire, directement au nirvana. Il n'y a pas d'autre espoir pour nous : tout espoir mondain s'en est allé. C'est comme s'il existait même une affinité entre souffrance mentale intense et possibilité d'un accomplissement spirituel élevé.
Dans le monde des animaux se tient un bouddha bleu. Il montre un livre aux animaux. Ceci signifie que lorsque nous sommes dans un état de barbarie et de sauvagerie, état représenté par les animaux, notre prochaine étape est simplement de devenir civilisé, d'apprendre à connaître les arts et les sciences, la vie culturelle de l'humanité, car ces choses ont une tendance à raffiner et il est difficile, pour ne pas dire impossible, d'aller directement d'un état de barbarie, d'un état de sauvagerie mentale, vers la vie spirituelle.
On constate qu'historiquement, en Orient, le bouddhisme a toujours apporté la culture. Non seulement il a apporté l'enseignement spirituel du bouddhisme dans toute l'Asie, mais il y a aussi apporté la haute culture indienne. Il a fait cela pour la raison spirituelle bien précise que la culture séculière et humaniste est la base d'une vie spirituelle plus élevée. C'est aussi pour cela que les textes du Mahayana nous disent souvent que le Bodhisattva, le bouddhiste idéal, devrait être un maître des arts et des sciences.
Enfin, dans le monde des hommes se tient un bouddha couleur de safran. Il porte un bol à aumônes et un bâton à trois anneaux, qui sont les insignes du religieux mendiant et donc de la vie spirituelle en général. Cela signifie que lorsque nous sommes dans un état réellement humain, le prochain pas à faire est de nous vouer de tout notre cœur à la tâche du développement spirituel : une fois que nous avons atteint l'état humain, ceci devrait être notre principal intérêt dans la vie.
‘A Guide to the Buddhist Path’ © Sangharakshita, Windhorse Publications 1990,
traduction © Ujumani 2003.