Réflexions.

Par Urgyen Sangharakshita.

L'inspiration artistique.

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Produire une œuvre d'art demande une concentration intense. Et puis, qu'est-ce qui entre dans la création d'une œuvre d'art ? Ce sont les sentiments, et au moment de la création, il se peut que l'artiste fasse très très intensément, très puissamment, l'expérience de ses sentiments; ils peuvent jaillir des profondeurs de façon assez incontrôlable. Nietzsche donne une description très fine de ce processus. Si quelque chose vient barrer la route à ce moment-là, s'il y a la moindre interruption ou le moindre trouble, cela peut provoquer une réaction assez violente de la part du créateur, parce que celui-ci est complètement absorbé dans ce qu'il fait. Il rassemble également dans une unité une masse de matériaux, par la force et l'intensité de son expérience et de ses sentiments, ou même par sa vision et sa compréhension, et pour accomplir cela, il faut ce que j'appellerai une intense pression psychique.

Il existe une description assez connue de la manière dont travaillait Milton : l'inspiration artistique de Milton est comparée à un grand fourneau qu'il alimentait sans cesse jusqu'à ce qu'il soit un amoncellement de braises incandescentes. Dans ce fourneau, il jetait toutes sortes de choses : sa connaissance, tous les matériaux qu'il rassemblait, mais la chaleur de la fournaise de son imagination était telle qu'il pouvait fondre tous ces matériaux et leur donner une forme, un moule qui lui était propre. C'est la nature générale du processus. C'est pourquoi les artistes et les écrivains doivent s'isoler pour ne pas être interrompus.

Lorsqu'il composait, Haendel était très rapide, comme chauffé à blanc. Il composait souvent un opéra ou un oratorio en trois ou cinq semaines « en entier » et ses opéras, pour certains, pouvaient durer cinq heures ! Il criait, riait, marchait de long en large dans sa chambre, chantait à voix haute et ensuite se mettait au clavier, et il faisait ça toute la journée, jour après jour, dormant à peine, tant il était pris par ce qu'il faisait. Je crois que Le Messie fut composé en trois semaines. Ainsi, pour être capable d'accomplir cela, il faut travailler dans un état d'incroyable intensité émotionnelle et, faute d'un autre terme, d'inspiration.

Extrait d’un séminaire animé par Sangharakshita (© 1985), sur le 'Précieux ornement de la libération' de Gampopa. Traduction © Centre bouddhiste Triratna, 2002.

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  1. L'inspiration artistique.
  2. Nietzsche, le Zen, et l'éveil soudain.
  3. Les limites de la raison.
  4. Les limites de l'espace et du temps.
  5. L'immortalité et le suicide.
  6. Désir et beauté.
  7. Connaître les autres.
  8. Droits et devoirs.